Jacques Griffe    

Couturier, Costumier 

Théodore, Antoine, Emile Griffe est né le 29 Novembre 1909 à Conques sur Orbiel, dans l’Aude près de Carcassonne. Sa mère Eugénie, couturière l’initie au métier. Il fait ses débuts à Carcassonne chez le tailleur Olive puis à Toulouse chez la couturière Mirra. Arrivé à Paris, il travaille de 1935 à 1939 aux côtés de Madeleine Vionnet dont les créations, aux célèbres drapés, le fascinent depuis l’enfance.

En 1941, il ouvre son propre salon de Haute Couture place Grillon. Lors de la deuxième guerre mondiale, il est mobilisé et fait prisonnier. Quelques années après, il emménage rue des Saussaies et dirige  un atelier de 25 personnes, un mannequin et une vendeuse.

En 1947, il déménage rue du Faubourg Saint Honoré et y fonde sa maison de prêt à porter « Jacques Griffe Evolution ».

Il présente chaque année 4 collections, 2 de haute Couture, 2 de prêt à porter. Plusieurs parfums à son nom sont créés : Griffonnage, Enthousiasme, Mistigri et Grilou. Il est également costumier pour le théatre et le cinéma.

En 1951, il se voit confier par le britannique Edward Molyneux, qui se retire, la responsabilité de sa maison de couture installée 5 rue Royale, dans un hôtel XVIII ème siècle classé, situé en face de chez Maxim’s. Son talent est reconnu par la profession. Il travaille comme Madeleine Vionnet dont il se dit le fils spirituel. Celle-ci lui a offert un mannequin en bois de palissandre comme ceux sur lesquels elle travaillait. Ce mannequin lui permet de tester, tordre et draper une étoffe de toutes les manières possibles. Il crée également une collection de foulards de soie. Jacques Griffe  se déplace à travers la planète. Il est salué aux Etats Unis et au Japon pour son art du flou ou domine le biais. Il habille princesses et actrices : Mme Eisenhower, Joséphine Baker, Ingrid Bergman, Michèle Morgan……Jacques Griffe est considéré comme l’un des plus grands couturiers de l’après guerre, comme un maître du flou et des couleurs. Il aime les teintes puissantes et les étoffes qui les mettent particulièrement en valeur, comme la moire et le lamé.

 Il se retire en 1973 dans la propriété de Madeleine Vionnet qu’il a acquise à Cély et qu’il a laissé en l’état après elle, comme elle l’avait souhaité. Aujourd’hui vendue après son décès, cette propriété cachée ne reste plus qu’un beau souvenir pour quelques Célysiens.   

Il est décédé le 24 Juin 1996 à Castelnaudary dans l’Aude.